Les organismes de crédit scrutent les réseaux sociaux pour évaluer la solvabilité de leurs clients

1196-LUISFANZNous savions que certaines entreprises ainsi que des sociétés de recrutement examinaient avec attention les réseaux sociaux afin de se construire un début d’opinion sur les postulants. Mais ce qu’il est assez nouveau c’est que Facebook, Twitter, LinkedIn et consorts servent de moyen de collecte de renseignement par les organismes de prêt pour accorder ou pas un crédit…

LendUp fait partie de ces sociétés qui ont recours aux réseaux sociaux afin d’évaluer la solvabilité de leur clients. Cet organisme de prêt américaine considère, en effet, comme un indicateur de stabilité le fait d’avoir un vie sociale numérique active. De son côté, Lenddo, société philippine spécialisée dans les crédits dans les pays en développement refuse les dossiers des candidats comptant au moins un mauvais payeur parmi leur amis facebook. D’autres comme Neo, une start-up californienne, examine la qualité des contacts sur LinkedIn pour prévoir à quelle rapidité un débiteur ayant perdu son emploi peut en retrouver un autre.

Alors que les critères habituelles pour analyser la solvabilité d’un client est établi à partir de vos ressources financières et de votre régularité dans les paiements pour vos achats par carte de crédit, ces organismes de prêts s’appuient quant-à eux, également sur votre activité sur les réseaux sociaux ou les amis que vous avez sur Facebook ou LinkedIn. On peut se poser la question du sérieux et de efficacité d’une telle méthode. Mais Sasha Orloff, PDG de LendUp assure « que des indicateurs comme une vie sociale active et un réseau solide et géographiquement proche permettraient de prévoir qu’un emprunteur rembourserait ses dettes ».

Ce type de procédés actuellement utilisés par quelques organismes de prêts n’a pas cours dans les grandes banques qui le considèrent, comme le souligne dans The Economist le responsable des réseaux sociaux chez CitiBank, comme étant « un jeu dangereux ». En effet en l’absence de règles établies et respectées par tous les établissement, « fouiner » dans les réseaux sociaux peut paraître frivole, inéquitable et discriminatoire. Que diriez-vous si votre banque vous refusait un crédit car vos n’avez que 10 amis sur Facebook et habitant trop loin de votre domicile ? Certes ces évaluations digitales sont faites par des organismes spécialisés dans le prêt aux personnes à faible revenu ou ne disposant pas de compte bancaires et dans ce dernier cas certains seraient tentés de trouver cela normal. Mais il n’en demeure pas moins qu’évaluer la solvabilité d’un client éventuel de la sorte semble tellement aléatoire et malsain que je me demande quel « crédit » apporter à ces méthodes.

 

Source : Mother Jones via Courrier International

Crédit photo : Dessin de Luis F. Sanz paru dans El País

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